Dysmorphie corporelle et chirurgie esthétique

« Il y a trois catégories de personnes : ceux qui voient. Ceux qui voient quand ils sont montrés. Ceux qui ne voient pas.

- Léonard de Vinci

Le Dr Steven Harris et le Dr Neetu Johnson ont estimé en Médecine Esthétique Novembre 2017, le pourcentage de praticiens dysmorphiques sur le terrain, se situant dans la fourchette de 16%, par rapport à la prévalence de 8-15% chez leurs patients.

Le trouble corporel dismorphique (BDD) est un problème de santé mentale, alors que quelqu'un est trop préoccupé par un défaut d'apparence perçu. Quand on se concentre uniquement sur les détails, plutôt que sur l'ensemble, la perspective esthétique est faussée. Cela arrive avec les patients, et plus important encore, cela semble arriver souvent avec les médecins. Et beaucoup de bonnes choses peuvent être perdues de cette façon.

Ceux qui ne voient pas, pour paraphraser Léonard de Vinci, ressembleraient à des gens qui regardent les choses à travers le tonneau d'une paille. Perdre de vue la forêt pour un arbre. Pour les patients « qui ne voient pas », l'un des dangers, c'est celui de l'éternelle insatisfaction. À la recherche de la perfection, ils sentiront continuellement que quelque chose ne va pas et resteront insatisfaits.

"Si le seul outil dont vous disposez est un marteau, vous avez tendance à voir chaque problème comme un clou"

- Abraham Maslow

Que ce soit par manque d'expertise ou par une dépendance excessive à une procédure familière, certains médecins semblent aborder différents problèmes avec un ensemble de solutions qu'ils exécutent tout le temps. Un bon chirurgien disposera d'une variété de techniques pour mieux aborder les subtilités anatomiques qui se présentent à chaque individu. La connaissance de ces différentes techniques est encore plus critique lorsqu'il s'agit de chirurgies plastiques de révision, car certains tissus peuvent avoir été endommagés, méconnaissables, voire ne plus exister du tout.

Un bon chirurgien est capable de penser de manière holistique et d'économiser sur les procédures inutiles au moment de la chirurgie ou après, en tirant le meilleur parti de chaque incision et en traitant et en résolvant plusieurs problèmes à la fois. Un professionnel peut se spécialiser dans un type de chirurgie et ne vouloir réparer qu'une partie spécifique du corps, cependant, il connaît toujours bien les connaissances spécifiques qui accompagnent la chirurgie plastique des autres organes. Un tel professionnel diffère du chirurgien qui pourrait se concentrer uniquement sur un problème vague pour corriger un défaut perçu avec une approche singulière et familière. Une solution rapide à un problème complexe.

Il y a le risque, en perdant de vue la situation dans son ensemble, d'en faire trop et de déséquilibrer les choses. Un exemple particulier pourrait illustrer ce propos : la confection de ponts plus hauts dans les nez asiatiques pour ressembler aux profils caucasiens. Le résultat est souvent contre nature ou carrément bizarre. Le changement est évident, et pas dans le bon sens : les crânes asiatiques sont plus larges que ceux des Européens. Un nez en pont haut assis sur un tel visage n'est pas aussi logique. Sur un visage caucasien, comme le crâne est généralement plus étroit, le nez est généralement plus étroit, le pont peut être plus haut et les yeux peuvent se rapprocher magnifiquement. Le changement dans l'harmonie générale du visage peut être bouleversant, car c'est toute la gestalt du visage qui lui donne un sens. Les différents éléments du visage sont, en effet, supérieurs à leur somme.

Ensuite, il y a ceux qui sentent intuitivement que quelque chose ne va pas, sans pouvoir identifier le domaine à améliorer, faute d'avoir l'œil exercé ni l'expérience des professionnels. Le risque ici est de trouver un problème là où il n'y en a pas et d'aller après une chirurgie réparatrice après la mauvaise marque. Il n'apportera aucun résultat satisfaisant, et peut-être pire, rendra même la fonction de certains organes plus difficile avant l'opération.

Un bon chirurgien plasticien, de formation et d'expérience, a acquis un œil pour la beauté et connaît ces choses. Pour cette raison, un défaut perçu doit être abordé parallèlement aux autres traits du visage. Si le défaut perçu ne perturbe aucune fonction ou ne détourne l'œil des traits agréables du visage, il pourrait tout aussi bien être subtilement atténué. Parfois, un tantinet déséquilibré, un léger défaut peut être la signature qui vous démarque. Pensez à Mona Lisa, célèbre pour son sourire tordu, pas pour sa symétrie parfaite. Les petits défauts donnent un dynamisme qui manquerait à la perfection.

Lorsqu'ils optent pour une amélioration de la beauté, le patient et le praticien doivent viser une véritable interprétation (plutôt avoir l'air vieux que bizarre). Vous devriez être aussi belle que possible pour votre âge, car votre visage aussi a une histoire à raconter.

Bien que le cerveau humain soit incroyablement doué pour percevoir inconsciemment les proportions d'un visage ou d'un corps, il peut être difficile pour un patient qui sent que quelque chose « ne va pas tout à fait », d'être sûr de quoi exactement. Les bons praticiens sont de bons auditeurs. Ils ont aussi en plus de très bonnes compétences et de nombreuses techniques, beaucoup d'expérience dans le domaine de la chirurgie plastique. Assurez-vous de puiser dans leur expertise.

"Vos défauts sont parfaits pour le cœur qui est censé vous aimer."

-Trent Shelton

En matière de beauté, l'équilibre et l'harmonie sont essentiels. Ils travaillent de concert avec d'autres éléments perçus nous faisant aimer et même nous sentir attirés par quelqu'un. Outre la beauté, l'authenticité et la vulnérabilité sont deux éléments d'attraction très sous-estimés.

Les défauts visibles sont là pour offrir ce sentiment de vulnérabilité et d'authenticité. Ils font de vous un humain certifié.